c'est le dimanche de Pâques : Christos anesti, allissos anesti (le Christ est réssucité, en vérité il est réssucité) et tout le monde se dit CHRONIA POLA. Cette façon de se saluer se poursuit pendant plusieurs jours après ce dimanche partout en Crête. La famille BIKAKIS n'y manque pas chaque fois qu'un ami ou proche passe devant l'hôtel.
Ce dimanche matin petit déjeuner spécial (excellent) avec les oeufs peints en rouge et plusieurs petits patés ou gâteaux préparés par la maman aux petits soins pour ses hôtes (il y a quelques autres touristes dans l'hôtel). Un copain du papi passe devant l'hôtel en voiture, il lui fait signe "on boit un coup ?" ; le papi aquiesce, le copain se gare où il peut et hop les deux amis s'attablent dans l'hôtel, c'est comme ça qu'on passe le temps chez les papis en Crete.
Nous prenons la route vers le sud, direction Elafonissi par les petites routes. Dans chaque village le mouton est à la broche et attend les convives et vers midi toutes les familles seront attablées. Dans cette région, les routes sont étroites et tournent beaucoup mais sont à peu près correctes ; roulez lentement pour regarder les paysages.
Nous nous arrêtons au monastère de Chryssoskalitissa peu avant la plage. Dans le village au carrefour près du monastère, un horrible cube de béton a poussé ; espérons que lorsque l'immeuble sera achevé il sera moins moche. Surprise : pour grimper au monastère l'escalier passe d'abord devant un jardin où un mouton rôtit, puis carrément au ras de la terrasse d'une maison où une famille se salue de "Christos anesti". Il fallait s'y attendre en ce dimanche de Pâques le monastère est fermé, il faudra se contenter de la belle vue depuis la hauteur.
Elafonissi est toute proche et là bonne surprise : la plage ne s'est pratiquement pas développée depuis 4 ans : pas de cubes de béton, de constructions, la plage et ses abords sont quasiment intactes. En short je peux gagner l'ilôt en face, vers lequel quelques touristes grecs ou étrangers se dirigent pour pique niquer (photo de droite). Ici pas de pétrole heureusement, l'eau est claire et le sable encore rose au moins par endroit (photo du centre) ; malheureusement il y a un vent fort qui nous refroidit un peu mais cette plage est toujours la plus belle de celles que j'ai vues.
Comme il est l'heure de déjeuner nous remontons en cherchant un restaurant ouvert. Nous en trouvons un à SFINARI chez GEORGAKAKIS : très bonne adresse où on me propose de goûter le fameux premier plat traditionnel de Pâques : la MAYIRITZA en me précisant que c'est très spécial car fait avec "inside of the lamb". Amateur de tripes à l'occasion j'essaie, il faut se faire aux coutumes locales. La serveuse (belle fille du papi qui est en terrasse) me l'apporte en me disant que si ça ne me plait pas elle me donnera autre chose. Mais c'est très bon, en tout cas pour moi. La seule autre table occupée l'est par des anglais à qui on propose le même plat qui est refusé avec des mines dégoûtées, ils sont fous ces anglais ! Un très bon repas avec vue sur la mer, où on goûtera les plats à base de fromages fabriqués avec les biquettes et les brebis du papi ; nous le complimentons sur la qualité de ses fromages et il en est ravi, il porte les bottes traditionnelles en cuir noir, tout comme son fils . Un de ses amis arrive sur son âne, il va garer sa monture puis vient s'assoir avec son ami ; qu'il a l'air vieux ! il a l'air d'avoir au moins ... ans ! Ils casseront une petite croute à côté de nous.
Pour l'après midi nous retournons à Phalassarna. Cette fois je me méfie et je garde mes chaussures pour aller sur la plage ; à gauche sur la "grande plage" il semble qu'il n'y ait pas de pétrole, mais en regardant le sable de près il renferme des petites boulettes noires qui heureusement ont l'air désséchées et ne peuvent plus faire de mal. Méfiez vous quand même pour cet été 2006.
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